Une Histoire d’impact « Limitless » en Equateur

Hola! Je m’appelle Darwin Carvallo, je suis un jeune volontaire de la Croix-Rouge équatorienne et l’un des lauréats de l’Académie d’innovation jeunesse Limitless. J’aimerais partager mon parcours d’innovation avec vous à travers notre projet, RUAH, et vous expliquer en quoi notre innovation a touché et transformé notre communauté !

Ruah est un projet de soutien psychologique pour les enfants en deuil qui se fonde sur l’approche de la déviance positive. Nous nous appuyons sur l’expérience d’enfants et d’adolescents vénézuéliens réfugiés qui ont surmonté leur peine de manière positive afin d’aider d’autres jeunes dans leur processus de deuil. Cela peut se faire par le biais de récits personnels, du dessin, de la danse et du chant.

Les idées sont sans limites (Limitless)

Ce projet est né au moment du confinement dû à la pandémie de Covid-19, lorsque les psychologues bénévoles de la Croix-Rouge ont cherché à rétablir la santé mentale d’enfants qui avaient perdu un membre de leur famille à cause du Covid-19.

L’histoire de Ruah débute avec l’appel à l’assistance psychosociale de la Croix-Rouge d’une mère en crise à la suite du décès de son nourrisson d’un mois, mort étouffé à cause d’un bonbon. La mère était impuissante face aux pensées suicidaires de son autre enfant, qui avait aussi une part de culpabilité dans la mort de son frère. La famille disposait de ressources limitées ne leur permettant pas d’avoir accès à un service d’intervention spécialisé.

Il y a eu de nombreux cas similaires pendant la pandémie. Cependant, les services traditionnels de santé mentale de la Croix-Rouge ne répondaient pas spécifiquement à ces problèmes. C’est pour cette raison et grâce à l’initiative Limitless que l’idée d’aider ces enfants par le biais de techniques et d’outils empruntés à différentes approches a commencé à germer.

Comment fonctionne Ruah ?

L’idée de Ruah se fonde sur une approche de travail scientifique appelée « déviance positive », qui a fait ses preuves sur le terrain, ayant été appliquée par d’importantes organisations internationales de protection de l’enfance telles que Save the Children, l’UNICEF et la Croix-Rouge roumaine. Nous avons adopté des approches relevant de la déviance positive principalement dans le cadre de clubs expérientiels ou de petits groupes où les enfants et les adolescents se rencontrent pour raconter comment ils ont surmonté leur deuil, mais aussi pour s’amuser grâce à des jeux thérapeutiques et des espaces d’expression libres qu’ils ont eux-mêmes proposés, tels que des danses, des chansons, des marionnettes et des costumes.

 

Image 1. Volontaire du projet Ruah avec un enfant
Image 2. Volontaire du projet Ruah avec un enfant

Le principe de la déviance positive est d’identifier des pairs qui ont surmonté les différentes phases du deuil de manière positive et sont maintenant formés à la communication et aux compétences d’empathie, afin qu’ils coaniment des séances de groupe psychoéducatives ou expérientielles. Les séances vont du simple dessin permettant d’exprimer des émotions refoulées aux récits sur la façon dont ces jeunes ont surmonté leur chagrin. Tout cela est mis en pratique au sein des « clubs expérientiels », répartis par âge et type de décès. Le projet vise à accélérer le rétablissement de l’enfant par le biais d’activités de groupe comme principal outil thérapeutique ; il est axé sur les résultats et se concentre sur les aspects psychoéducatifs plutôt que sur les aspects cliniques.

Notre impact

En 8 mois,

  • Ruah est parvenu à réduire de 80 % les niveaux d’anxiété et de dépression chez 445 enfants et adolescents équatoriens et vénézuéliens.
  • Le projet a attiré l’attention du grand public. Parmi toutes les publications de notre section de la Croix-Rouge sur les réseaux sociaux, celles de Ruah sont les plus visibles, ce qui démontre l’intérêt du public à aider les enfants et les adolescents vulnérables.
  • 100 volontaires ont été formés à la méthodologie Ruah, ce qui a permis, avec la mise en œuvre du projet, de toucher cinq communautés (Croix-Rouge de Guayas, SOLCA, Hôpital Francisco Bustamante, Fondation Oasis Guayaquil et Yaguachi).
Image 3. Volontaire du projet Ruah avec un enfant

Quelle est la prochaine étape pour Ruah ?

Nous utilisons les ressources gagnées pour ouvrir une clinique psychosociale en vue d’intervenir auprès de ces enfants endeuillés et de leurs familles. Nous avons également décidé d’investir dans notre personnel par le biais de cours de formation professionnelle, afin de renforcer nos services. Tout cela nous permettra d’offrir des services non seulement en matière de soutien en cas de deuil, mais également pour des problèmes liés à la dépression et aux difficultés émotionnelles. Nous envisageons également de consolider la formation de nos équipes de santé mentale et de soutien psychosocial au sein de la Croix-Rouge, grâce à des formations d’intervention en cas de crise auprès des enfants et des adolescents, car cet aspect n’est actuellement pas couvert.

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