CATASTROPHES ET CHANGEMENTS CLIMATIQUES

L’impact des changements climatiques devrait s’intensifer au cours des années à venir, ce qui aura pour conséquence d’aggraver la situation de nombreuses communautés « déjà » vulnérables. Le secteur humanitaire, déjà soumis à rude épreuve, sera-t-il capable de relever ce défi ?

 

L’environnement naturel mondial traverse une crise globale dont on ne voit pas la fin. La sécurité alimentaire et la sécurité de l’eau constitueront un problème grandissant pour les communautés qui ne pourra être aisément solutionné au niveau local et devrait entraîner des conflits à l’avenir. La marchandisation de ressources naturelles (par exemple l’accès payant à de l’eau propre et à la terre), les effets de précipitations et de sécheresses inattendues sur la production agricole, un accès de plus en plus difficile à l’énergie et une gestion non viable des ordures influent fondamentalement sur la capacité des communautés de bien vivre, de disposer de moyens de subsistance sûrs et de surmonter des chocs externes. Les déplacements croissants vers des environnements urbains exacerbent encore plus ces difficultés et exigent de modifier les modalités de conception et de distribution de l’aide humanitaire et au développement.

Les changements climatiques ont des conséquences mondiales directes et compliquent la plupart des entreprises humaines, y compris les interventions en cas de catastrophe et la distribution d’aide humanitaire. L’élévation du niveau des mers et la désertification, qui ont toutes deux augmenté de façon continue au cours des deux dernières décennies, déplacent des populations et contribuent à faire naître des conflits. En 2017 seulement, presque tous les continents ont été touchés par des catastrophes climatiques et météorologiques semblant s’enchaîner sans fin. Ces catastrophes exacerbent considérablement les vulnérabilités existantes; au Bangladesh, l’exemple de la convergence des graves inondations, de la faiblesse des infrastructures et des mouvements de population dans le pays est particulièrement significatif. Selon les prévisions actuelles, ces crises vont augmenter en nombre, en complexité et en gravité.
Les migrations dues aux changements climatiques pourraient accroître la menace de conflits à mesure que les terres arables et l’eau se raréfient. D’ores et déjà, la crise des déplacements forcés est propre aux pays en développement ; ainsi, à l’échelle mondiale, 95 % des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur de leur pays vivent dans des pays pauvres et sont victimes des 10 mêmes conflits depuis 1991. Les changements climatiques vont entraîner une multiplication des risques et ainsi enfoncer davantage de personnes dans la pauvreté, ce qui pourrait entraîner des crises systémiques. Les personnes les plus vulnérables (et en particulier celles vivant en Afrique et en Asie du Sud-Est), disposant de moins de ressources pour s’adapter, seront frappées de plein fouet par cette instabilité. Fin 2017, un ouragan a détruit l’île de Barbuda, la rendant inhabitable, et dans les 10 années à venir, de plus en plus de lieux ne pourront plus pourvoir à la subsistance des communautés (en particulier celles vivant sur les côtes, à la limite de zones arides, dans des zones urbaines inondables, etc.). Les déplacements dus aux changements climatiques obligeront une redéfinition des identités et des relations avec les organisations, et mettront à l’épreuve la capacité d’intervention des acteurs humanitaires.

Éléments et points de friction devant être pris en considération par la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge

  • Comment pouvons-nous mieux anticiper la réaction des personnes, des communautés, des économies et des États face aux changements climatiques et à l’épuisement des ressources naturelles, et les effets que ces phénomènes auront sur eux à l’avenir ?
  • Comment allons-nous gérer plusieurs crises de grande ampleur si elles se produisent en même temps, et mener notamment des interventions multiformes prévoyant des partenariats innovants, des activités de plaidoyer et de diplomatie, et la mise en œuvre de programmes ?
  • Comment allons-nous faire face aux déplacements massifs liés aux changements climatiques ?
Qu’en pensezvous ?

Y a-t-il d’autres éléments relatifs à cette tendance que nous devrions envisager ?

Comment pensez-vous que cela affectera la vulnérabilité et la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge?

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